Non, non, non et non L’allaitement n’est pas naturel pour toutes

Je voudrai parler allaitement. Depuis de nombreuses années déjà je rêvais de devenir maman et pour moi il n’était même pas à l’ordre du jour de s’interroger sur « sein ou biberon? ». La nature m’a faite femme, avec une poitrine, capable de nourrir mon enfant avec un lait que je produirai et quel beaux moments en perspective, tout dans la douceur et l’harmonie, mon bébé tétant mon sein et nos regards plein de tendresse se croisant amoureusement…

Quelle vision idyllique et tellement illusoire ! Et non, malheureusement tout ne c’est pas passé comme cela. Pour expliquer le contexte : j’ai fais un diabète gestationnel et, à la naissance, James avait une température assez basse (35.5°C). On l’a laissé contre moi mais il n’a pas trouvé mon sein. Au bout d’un petit quart d’heure, sa température de remontant pas, il a été mis en couveuse.

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Quand il a été assez réchauffé on me l’a rendu MAIS le personnel médical craignait une hypoglycémie, il fallait être prudents et donc, sans lui laisser le temps de trouver le sein, il eu son premier biberon… Ce fut le début de la fin a cet instant précis, je le sais maintenant.
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Un peu naïvement, j’ai cru que c’était la chose a faire et qu’il tèterait plus tard. Oui il a tété, mais de moins en moins. Il avait du mal a prendre le sein, sa langue ne se positionnait bien que difficilement et cette vision idyllique que j’avais de l’allaitement a laissé place à des moments d’inconfort pour moi, à un malaise pour lui qui se tortillait et repoussait de plus en plus mon sein. Il a vite compris que le biberon arrivait de toute façon en complément après, alors je tentais de suivre les directives tant bien que mal  » donnez lui chaque sein 10 minutes toutes les 2 heures, 3 grand maximum ».

Super, ma vision enchanteresse de l’allaitement maternel est parti en fumé dans des moments de regard intense sur la montre. Exaspérée et épuisée, je rêvais que le temps s’accélère pour que je puisse lui donner ce biberon qu’il attendait tant et qu’il prenait cette fois apaisé, contrairement au sein.

Il est cependant arrivé que James prenne correctement le sein (cela a du arriver 4 fois en un mois, temps qu’il m’aura fallu pour stopper l’allaitement). Dans ces instants, je me sentais bien, limite euphorique. les hormones je suppose, que c’était bon…

Pour ces moments là, j’ai voulu m’accrocher. Arrivée a la maison, James a accepté de plus en plus difficilement le sein et moi qui avait eu une montée de lait assez minime, ma lactation diminuait de plus en plus. Je me suis tournée vers la leche league, on m’a donné des conseils. J’ai gardé James au sein aussi souvent que possible jusqu’à avoir le sentiment d’être une tétine, ce qui est assez décourageant. Je l’ai gardé en peau a peau régulièrement, j’ai tenté le DAL qui est un dispositif qui doit inciter le bébé a téter grace à un systeme de tuyaux fins fixés aux seins par lequel coule soit du lait maternel tiré, soit du lait maternisé. Mais voilà, James a vite compris et laché le sein pour se débrouiller et ne finir qu’avec le tuyau en bouche.

Je suis allée voir une sage femme qui a vu avec moi la position de l’allaitement et m’a fait une ordonnance pour un tire lait en pharmacie. Je suis donc allée chercher la machine de guerre qui ressemble à une batterie de voiture, jugez donc !

Là, dans mon salon, le sein greffé à cette pompe, j’essayais de relancer ma lactation si faible et tant pis pour le sentiment « vache à lait à la traite ».

Mais voilà quand, en 24h, je n’arrivais qu’a tirer 60 ml au total et que j’ai vu James se mettre a hurler rien qu’en voyant le sein alors que son regard s’illuminait et qu’il souriait apaisé avec son biberon, là j’ai dis stop !

Qu’est-ce que je fais ? Est-ce pour lui ou pour moi ? Il n’est pas heureux au sein et il l’est au biberon. Certes le lait maternel est le meilleur et le plus adapté et j’aurai voulu de tout mon cœur pouvoir lui offrir cela mais avec cet épisode de pleurs devant le sein à qui je tentais de donner cette fonction nourricière en théorie naturelle, mon psychisme a du verrouiller quelque chose car depuis cet instant, je n’ai plus réussis à tirer une goutte de lait.

C’est ainsi qu’avec regret et un sentiment d’échec j’ai renoncé a allaiter James au sein et qu’il est passé au biberon. Le moment du repas n’est plus un moment d’angoisse pour nous deux a présent,mais je regrette tout de même d’avoir rater ce qui me tenait tant à cœur.