L’attente…

James vient de fêter ses 5 ans et j’ai envie d’aborder un sujet un peu personnel aujourd’hui… Besoin de partager. De rassurer certaines, peut être…

Mon parcours réussir à tomber enceinte est derrière moi, mais je ne peux m’empêcher de replonger dans cette période sitôt que je me retrouve entourée de copines enceintes et, à la dernière rentrée, elles ont été nombreuses à annoncer leurs grossesses.
Bien sûr, je me réjouis pour elle, mais je sais aussi à quel point cela peut être difficile pour celles qui sont dans l’attente, celles qui ne peuvent pas avoir d’enfants pour le moment, que les raisons soient médicales ou non. Est-ce égoïste ? Peut-être. Sans doute.

Il y a 6 ans, nous nous lancions dans l’aventure, confiants. Malheureusement, mère nature ne semble pas de mon côté quand il s’agit de faire des bébés et il a fallu passer par la case clinique et un traitement censé nous donner un coup de pouce. Dès les premiers pas de ce parcours de procréation assistée, le coup de pouce est vite arrivé. Dès le premier mois de traitement, je suis tombée enceinte. Juin 2008, un petit bébé prenait place… Juillet 2008, j’avais mon test positif dans les mains… Mi juillet, du sang… et fin juillet, la GEU est confirmés, je suis opérée en urgence. L’hémorragie interne menace ma vie.

Après cette épreuve, il est devenu difficile de me réjouir réellement pour les copines, sans avoir une pointe de jalousie (en fait, jusqu’à en pleurer et hurler dans des oreillers…). Je n’étais pas déprimée par l’aventure que je venais de vivre (c’est venu plus tard, pendant la grossesse de James), mais bien par le fait de ne pas arriver à être enceinte.

Cette impression de ne pas être « capable ». De ne pas être tout à fait une femme comme les autres… C’est un sentiment qui ronge. Chaque mois qui passe ou chaque saignement s’accompagne des annonces de grossesses des copines est un coup de poignard.

Aujourd’hui j’ai James. Je vois les choses d’un autre oeil. Nous espérions des enfants avec 3 ans d’écart. C’est raté. Il faut attendre que toutes les conditions soient réunies pour envisager ça sereinement… Même si je dois encore attendre avant d’avoir la joie d’un nouvel enfant, suivre les grossesses des copines me permets de les vivre un peu par procuration. La sagesse vient en vieillissant. je crois bien qu’à 33 ans, je suis plus sage qu’à 27 ans et heureusement ! Avec les 18 annonces de grossesse entre mi août et mi septembre, je serais devenue folle !

A chaque annonce, je reste triste malgré tout. Pas pour moi, mais pour toutes celles qui entourent ces femmes enceintes et qui souffrent comme j’ai souffert. Je suis triste aussi pour celles qui annoncent leurs grossesse parce qu’il devient difficile d’exposer son bonheur en sachant que l’on va blesser des copines dans l’attente.

A toutes, courage !